Jean-Baptiste Tavernier
L'Histoire tragique de Rodolphe Stadler,
natif de Zurich

Tavernier
Jean-Baptiste Tavernier

Histoire tragique et mémorable de Rodolphe Stadler, natif de Zurich, sous le règne du même Cha-Sefi qui l'avait retenu à son service

Rodolphe Stadler, horloger de sa profession, se mit au service du sieur Smit, résident de l'empereur à la Porte, avec lequel il vint à Constantinople. Je fus prié de le mener avec moi en Perse, où l'on avait pris la coutume de l'appeler Rodolphe Smit, du nom du maître qu'il avait servi.

Quand nous fûmes arrivés à Ispahan, il se mit à travailler et fit un horloge fort mignon de la grandeur d'un écu. On n'avait point vu avant lui d'horloger en Perse, et les Anglais voyant cette pièce si bien faite, souhaitèrent de l'avoir pour en faire présent au roi qui était alors à Casbin.

Rodolphe en voulait avoir deux cents écus, et ils n'en offraient que cent ; mais Iman-Couli-Kan, gouverneur de Schiras, venant à passer à Ispahan pour se rendre auprès du roi, les Anglais qui lui avaient de grandes obligations voulurent lui faire présent de cet horloge, et en payèrent les deux cents écus que Rodolphe en demandait.

Le kan de Schiras en sut bon gré aux Anglais, et leur dit qu'il ne serait pas pour lui, mais pour le roi à qui il le présenterait dès qu'il serait à Casbin. On n'avait point encore vu en Perse de montre sonnante si petite que celle-là, et l'horlogerie n'y était alors que très peu connue.

Montre
Quand le roi eut jeté les yeux sur cette montre dont le kan lui fit présent à son arrivée, elle lui plut fort, et ayant fait passer dans la bouche une chaine d'or, il la porta pendue au col d'où elle s'allait cacher dans sa robe. C'était la première montre qu'il avait eue, et ayant tourné la clé à rebours comme il la voulut monter, il rompit l'arbre de la fusée, et elle ne fut plus en état de rendre service. Cet accident l'ayant fort fâché, et ayant su que celui qui l'avait faite était à Ispahan, il ordonna qu'on le fît venir à Casbin en diligence.

Rodolphe y étant arrivé, il remit incontinent l'horloge en bon état, et le roi, très satisfait de son ouvrage et de sa personne, lui donna une pension de trente tomans, avec des vivres pour lui, un valet et deux chevaux, lui commandant de lui faire quelque autre pièce d'horlogerie.

Un habile ouvrier qui est au service du roi de Perse a cet avantage, que lorsqu'il a fait quelque pièce qui plaît au roi, outre les gages qui lui sont régulièrement payés, il reçoit de sa libéralité quelque présent, qui monte d'ordinaire au tiers ou à la moitié de ses gages, dont le roi s'informe ; ou le plus souvent ses gages lui sont haussés pour toujours, ce qui lui est plus avantageux qu'un présent.

Rodolphe était obligé de se trouver tous les matins au lever du roi pour monter l'horloge, et comme il parlait fort bien la langue turquesque, le roi prenait plaisir à s'informer de ce qu'il avait appris de nouveau, et à lui faire plusieurs questions. Tous les matins en sortant de devant le roi on lui présentait par honneur une tasse de vin, et le roi eut pour lui une si grande affection, que pour avoir lieu de le retenir toute sa vie à son service, il le sollicita plusieurs fois, et le fit solliciter par les premiers de sa cour, de quitter la religion chrétienne et de se faire mahométan.

Les ambassadeurs de Holstein étant arrivés à Ispahan et ayant su que Rodolphe était fort aimé du roi, tâchèrent de l'engager dans leurs intérêts, en quoi il leur fut d'autant plus aisé de réussir que Rodolphe n'était pas ami des Hollandais, ayant eu quelque démêlé avec le sieur Obrechit, qui était chef de la compagnie.

rodolphe
Rodolphe était souvent avec les ambassadeurs du duc de Holstein, et un jour qu'il avait fait la débauche avec eux, retournant avant la nuit dans son logis où il entretenait une jeune Nestorienne, il trouva dans la cour un jeune Persien qui était frère d'un des portiers du roi.

C'est un crime en Perse à quelque homme que ce soit d'entrer dans une maison où il y a des femmes sans la permission du mari, et tout homme en ce pays-là est tenu pour mari de la femme qu'il entretient, sans que l'on s'informe s'il l'a épousée.

Ce Persien qui en voulait apparemment à la femme de Rodolphe, ou à sa sÏur qu'elle avait auprès d'elle, ou à quelqu'une de ses esclaves, sitôt de le voir sitôt de retour de la débauche d'où il ne revient pas d'ordinaire de si bonne heure, crut que le plus court pour lui était de prendre la fuite, et il se sauva si promptement par-dessus la muraille du jardin qui n'était pas haute.

miniature
Rodolphe qui sut qui il était, fit dire le lendemain au portier qu'il avait trouvé son frère dans la maison, et qu'il l'avertît pour son bien de n'y plus retourner, parce que si jamais il l'y trouvait il lui ferait un méchant parti. Il fit dire la même chose au jeune galant, et crut qu'après cela il n'aurait pas l'effronterie de remettre le pied dans son logis.

Quelques jours après, les ambassadeurs de Holstein firent un grand repas, où ils invitèrent tous les Francs. Dans ces rencontres on ne quitte guère la compagnie que vers la minuit, parce que c'est vers le soir que l'on commence à se réjouir le plus et à faire danser les baladines.

Rodolphe ayant un peu bu, le jeune Persien lui revint dans la pensée, et sortant avant la nuit sans dire mot à personne, il fut seul à son logis, dont il ouvrit doucement la porte, et où il trouva encore une fois le jeune galant. Il se mit en devoir de se sauver comme il avait fait auparavant par-dessus la muraille du jardin, mais Rodolphe ne lui en donna pas le temps, et sautant d'abord su lui, avec l'aide des esclaves de sa femme qui accoururent au bruit, il le lia par les bras et par le corps à un arbre qui était dans sa cour.

Le Persien étant lié de la sorte, Rodolphe lui dit qu'il lui parlerait le lendemain, et comme il avait un peu de vin dans la tête il fut se jeter sur un matelas.

Ses valets ne le voyant plus dans la salle du festin, jugèrent qu'il s'était retiré sans bruit en son logis où ils le suivirent bientôt après, et trouvant le Persien qu'ils connaissaient lié à l'arbre, ce fut à celui qui se moquerait le plus de lui.

Il y en eut un qui s'approchant de fort près pour l'insulter davantage et lui rejeter au nez sa bêtise de s'être laissé lier de la sorte, reçut sur-le-champ un coup de pied, que le Persien qui avait les jambes libres, enragé de se voir dans cet état, lui porta de toute sa force dans le petit ventre. Il tomba évanoui sur la place, et peu s'en fallut qu'il n'en mourût.

Les valets s'écrièrent à cette chute, et l'un d'eux fut éveiller Rodolphe, qui ayant appris ce qui était arrivé prit un pistolet où il y avait deux balles, et fut le tirer dans la tête du Persien.

persans
Ce jeune homme mort, Rodolphe sans en être fort ému, et se faisant fort de l'affection du roi, fut le matin selon sa coutume à son lever pour lui monter son horloge. Le roi qui avait accoutumé de lui demander ce qui se passait de nouveau à Ispahan, fut un peu surpris de ce que Rodolphe lui dit froidement qu'il avait tué le frère d'un de ses portiers, pour l'avoir trouvé deux fois dans son logis après le lui avoir fait défendre, et avoir fait prier le portier son frère de l'avertir qu'il ne s'y hasardât plus.

Le roi, sur ce rapport, lui dit qu'il avait bien fait, et que le mort lui était donné, selon la manière de parler en Perse, c'est-à-dire qu'il l'avait justement puni, la jalousie qui règne étrangement en ce pays-là ne permettant pas, comme j'ai dit, que qui que ce soit, hors le mari ou sans son aveu, approche de l'appartement où sont les femmes. Rodolphe, ayant eu d'abord sa grâce du roi, fit une profonde révérence et se retira en son logis.

Mirza-Také dont j'ai fait l'histoire, et qui était alors athemat-doulet, n'aimait pas Rodolphe et en avait aussi quelque raison, ce que je dirai en peu de mots. Depuis que l'horlogerie eut été introduite en Perse, et que l'on eut vu que le roi y prenait plaisir, il n'y avait point de marchand arménien qui n'en apportât d'Europe cinq ou six pièces, dont il faisait présent au roi et à l'athemat-doulet, de sorte de Mirza-Také en avait environ vingt-cinq ou trente. Comme les montres se gâtent souvent, il y avait deux ou trois ans que Rodolphe lui raccommodait les siennes, sans en avoir jamais reçu la moindre reconnaissance.

Palais
Palais
Rodolphe que le roi aimait de plus en plus, et qui en recevait souvent de nombreux bienfaits, avait augmenté son train de vie et avait jusqu'à quatre ou cinq valets et à sept ou huit chevaux. L'athemat-doulet qui voulut enfin lui faire quelque gratification pour le soin qu'il avait d'accomoder ses montres, crut lui faire plaisir de lui envoyer tout d'un coup la charge de quinze ou vingt chameaux de paille et d'orge pour la nourriture de ses chevaux, et ce présent qui valait de l'argent devait être bien reçu par Rodolphe, venant de la part d'un premier ministre.

Néanmoins Rodolphe n'en fit point d'état, et un des gens de l'athemat-doulet qui le lui offrait de sa part, eut cette réponse pour remerciement : « Va dire à ton maître, lui dit brusquement Rodolphe, que je ne suis ni cheval ni âne, et qu'il peut manger son présent lui-même. »

Ce discours offensant pénétra si avant dans l'esprit de Mirza-Také, qu'il résolut de s'en venger dès que l'occasion s'en offrirait, et il crut qu'il ne pourrait jamais la trouver plus belle que dans le meurtre que Rodolphe venait de faire d'un Persien.

L'athemat-doulet par le devoir de sa charge se trouve tous les matins au lever du roi, et lui rapporte tout ce qui s'est passé de considérable dans la ville le jour et la nuit de devant. Entre les nouvelles qu'il eut à débiter ce jour-là, il ne manqua pas de dire à Sa Majesté que Rodolphe avait tué le frère d'un des portiers du palais, à quoi le roi repartit qu'il le savait déjà, et que Rodolphe lui-même le lui avait dit, mais qu'il lui avait fait grâce, parce qu'il avait eu raison de le tuer.

L'athemat doulet qui crut avoir trouvé beau jeu pour perdre Rodolphe, fit l'affaire bien plus mauvaise au Roi , et lui dit que Rodolphe la lui avait déguisée. Il représenta ensuite à sa Majesté que c'était une belle occasion pour obliger Rodolphe à se faire mahométan, puisque lorsqu'un chrétien tue un musulman, il n'y a que le sang du chrétien qui puisse laver ce crime, à moins qu'il n'embrasse la loi de Mahomet.

Pour engager davantage le roi, ou à le faire mourir, ou à l'obliger de renoncer au christianisme, il lui représenta que jamais un si habile ouvrier n'entrerait dans son royaume ; qu'il savait plusieurs beaux secrets utiles pour le bien de l'État, lesquels il n'avait pas encore découverts au Roi, entre autres celui d'élever les eaux, et qu'il était enfin averti de bonne part qu'il avait dessein de quitter le service de sa Majesté, et de s'en retourner en Europe avec les ambassadeurs de Holstein.

Perse
Harem
Le Roi persuadé par le discours de l'Athemat-doulet, que Rodolphe était coupable, et qu'il n'avait pas conté la chose comme elle s'était passée, le fit venir devant lui, et lui ayant dit qu'il avait été mieux informé de l'action qu'il avait faite, et qu'il l'avait déguisée, lui déclara qu'il fallait qu'il se résolût de se faire Mahométan ou de mourir.

Rodolphe sans s'émouvoir répondit d'un ton ferme au Roi, qu'il ne se ferait jamais mahométan, et tint bon contre les sollicitations de plusieurs seigneurs qui étaient présents, et qui l'exhortaient à faire ce que le Roi souhaitait de lui.

Comme le Roi vit sa résolution, il crut qu'il en viendrait mieux à bout par la rigueur, et l'envoya en prison avec les trois bâtons au cou, selon qu'on a accoutumé de traiter les criminels.

Huit jours après, le roi qui l'aimait beaucoup, fâché de se voir obligé par la loi de le faire mourir, s'il ne voulait pas se rendre mahométan, le fit venir au Palais, et après I'avoir sollicité de nouveau inutilement de renoncer au christianisme, et lui avoir promis de lui donner deux mille tomans, il le trouva ferme et constant comme auparavant dans la foi de Jésus-Christ.

Le Roi voyant qu'il ne pouvait rien gagner sur son esprit, le renvoya en prison où il fut encore quelques jours. Le regret que le Roi avait de retirer la parole qu'il avait donnée la première fois à Rodolphe, lors qu'il lui dit qu'il avait bien fait, lui faisait rechercher tontes sortes de moyens pour le porter à embrasser le mahométisme, qui était la seule voie pour le sauver.

II le fit venir pour la seconde fois en sa présence, et lui offrit jusqu'à dix mille tomans, et une femme de son haram avec tous ses joyaux, ce que Rodolphe refusa avec la même résolution qu'il avait déjà fait paraître au Roi et aux seigneurs de sa Cour. On remarqua qu'il ne changea jamais de couleur, et qu'il parla toujours d'un ton ferme au roi, lui disant que si Sa Majesté voulait le laisser vivre comme de coutume dans sa religion, il continuerait de la servir de grand cÏur, sinon qu'elle pouvait le faire mourir et l'envoyer sur la place.

Le roi irrité de cette belle résolution de Rodolphe, et voyant qu'il n'y avait plus rien à espérer, le livra selon la coutume au frère du défunt pour le mener au Meidan et en faire la justice.

Perse
Les ambassadeurs de Holstein espéraient de jour en jour d'avoir audience, et de demander Rodolphe au roi, s'imaginant qu'il ne leur serait pas refusé, et qu'ainsi ils le pourraient sauver ; mais I'athemat-doulet qui voyait bien leur dessein, empêcha qu'ils n'eussent audience jusqu'à ce que Rodolphe eût été exécuté.

Dès le matin le roi avait envoyé ordre généralement à tous les Francs, tant religieux que séculiers, et à tout le clergé arménien, de le trouver au Meidan en cas que Rodophe se résolût de mourir, pour recueillir tout son sang, et mettre son corps dans un cercueil, Sa Majesté ordonnait ensuite qu'il fût porté à Zulfa, et qu'on lui dressât un tombeau dans le cimetière des Arméniens.

Rodolphe étant mené au Meidan, et ayant au cou cet instrument de bois fait en triangle, que les Persans appellent palenks, et qu'en quelques lieux de France nous appelons une chèvre, le frère du défunt à qui il appartenait particulièrement selon la loi du pays de faire l'exécution, manqua le premier coup, et le sabre ayant coulé sur une des branches du palenk vint tomber fur la jambe droite de l'exécuteur qui en fut fort blessé.

Sur cela le peuple fit grand bruit, et se rangeant autour du patient empêcha que l'exécution ne fût faite. D'abord le roi en fut averti, et ayant commandé qu'il fût remis en prison, au bout de quelques jours il le fit venir pour la troisième fois en sa présence. Quelques seigneurs le pressèrent fort de changer au moins en apparence et pour quelque temps, et le roi lui offrit cette dernière fois jusqu'à vingt mille tomans.

Soldats
Mais la constance de Rodolphe ne put être ébranlée, et le roi voyant qu'il méprisait également les promesses et les menaces, et qu'il n'y avait aucune espérance de le vaincre, le remit entre les mains des parents du défunt qui le menèrent incontinent à la place.

Pour ne plus manquer leur coup ils lui ôtèrent le palenk, et Rodolphe, après une courte prière qu'il lui fut permis de faire, ayant dit à celui qui devait faire l'exécution qu'il pouvait frapper, on lui abattit la tête.

Cette exécution se fit sur la fin d'octobre 1637, Rodolphe étant âgé d'environ vingt-huit ans. Tout fut exécuté après sa mort, selon les ordres du roi, et le lendemain les Arméniens firent courir le bruit que toute la nuit précédente on avait vu des anges autour du tombeau.

Les Pères Carmes & les Pères Capucins qui aimaient fort Rodolphe, et qui allaient tous les jours en sa prison, ont écrit à plusieurs de leurs amis, que s'il eût embrassé la religion romaine avant sa mort, à quoi ils l'exhortaient incessamment, après les belles marques qu'il avait données de sa constance dans le Christianisme, il n'auraient point fait de difficulté de le reconnaître pour Martyr de Jésus-Christ.

C'était ordinairement le soir qu'ils l'allaient voir en prison pour lui faire ôter le palenk qu'il avait au cou, avec lequel il est impossible de dormir, et pour obtenir cette grâce il fallut beaucoup d'argent.

Le Sieur Nicolas Obrechit, chef de la Compagnie Hollandaise à lspahan, fit paraître sa générosité chrétienne en cette rencontre; car bien qu'il sût que Rodolphe ne l'aimait pas, dès qu'il fut tombé dans cette disgrâce il eut de lui tous les soins imaginables, et je sais que pour obtenir qu'on lui ôtât le Palenk durant la nuit il lui coûta au moins six-vingt tomans.

Tous les Francs contribuèrent volontiers à lui faire un tombeau, qui fut couvert d'un petit dôme élevé sur quatre piliers d'environ dix à douze pieds de haut.

Mais les Arméniens l'ont souvent gâté; car dés qu'ils sont attaqués de quelque fièvre ils viennent faire leurs prières sur le tombeau, et emportent toujours quelque morceau de la pierre, de sorte qu'il n'y a guère d'année qu'il ne le faille rac ommoder.

Perse
Supplice
L'athemat-doulet qui n'avait rien oublié pour se pouvoir venger de Rodolphe, avait de plus représenté au roi que s'il s'opiniâtrait à vouloir mourir plutôt que de se faire mahométan, on recouvrerait à peu près dans un esclave à qui il avait appris l'horlogerie, ce que l'on perdrait en lui, ce qui avait rendu le roi plus facile à consentir à sa mort.

Mais huit ou dix jours après l'horloge que le roi portait toujours sur soi n'allant pas bien, et l'apprenti de Rodolphe n'ayant pu l'accommoder, le roi de dépit et de colère de la perte qu'il avait faite de son horloger, se fâcha contre l'athemat-doulet, et lui jetant l'horloge à la teste : « Tiens, lui dit-il, chien que tu es, tu m'as conseillé de faire mourir Rodolphe, le plus habile homme de sa profession qui pourra jamais entrer dans mes États ; tu mériterais que je te fisse ouvrir le ventre ; mais je jure par mon trône que je ne ferai jamais mourir aucun chrétien pour sa religion, et il n'y a peut-être pas un de vous autres qui eût le courage de mourir de même pour la foi d'Ali. »

En effet, depuis ce temps-là on a été fort réservé en Perse pour les Francs, et on n'en a fait mourir aucun, bien qu'il y en ait eu qui se soient comporté devant le roi à des discours et à des actions assez téméraires.

Extrait des Voyages en Perse de Jean-Baptiste Tavernier (Cercle du bibliophile 1970)

Perse
Carte de la Perse par Abraham Ortelius (1570)

Texte complet :

Le lecteur souhaitant lire ce récit dans la langue savoureuse du XVIIe siècle
dans lequel il fut écrit, peut le trouver ici : Gallica-bnf
 
 
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